Chaque année, des milliers de navires commerciaux circulent sur le Saint-Laurent : porte-conteneurs, vraquiers remplis de minerai ou de grain et pétroliers. On y retrouve les transporteurs intérieurs canadiens et américains qui naviguent entre les ports du réseau ainsi que des exploitants de navires océaniques faisant le lien entre les ports du réseau et les ports d’outre-mer. Le Saint-Laurent est donc un atout majeur pour le développement économique du Québec, du Canada et des États-Unis.
02/Deux porte-conteneurs et un navire de plaisance sur le fleuve Saint-Laurent, 4 juin 2018.
Source : Simon Ménard
Cette circulation intense de navires accroît cependant les risques de pollution de l'eau de manière accidentelle quand il y a perte de cargaison ou de carburant à la suite d'un échouement ou d'une collision. La qualité de l'eau peut aussi être affectée par les activités opérationnelles normales liées à la navigation.
03/Le pétrolier Justice Victoria, archipel du lac Saint-Pierre,16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
Lorsque d'imposants navires commerciaux naviguent dans le chenal maritime, ils forment des vagues importantes qui provoquent l’érosion des berges. Ce phénomène d’érosion est particulièrement marqué dans les îles de l’archipel du lac Saint-Pierre qui bordent le chenal de navigation.
04/Érosion de la berge d'une île de l'archipel du lac Saint-Pierre, 16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
La terre arrachée est remise en suspension dans l'eau, ce qui en augmente la turbidité. De plus, ces sédiments peuvent transporter des substances polluantes susceptibles de détériorer encore davantage la qualité de l'eau.
05/Une embarcation de plaisance dans l'archipel du lac Saint-Pierre, 16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
La navigation de plaisance peut aussi avoir un impact négatif sur la qualité de l'eau. Les embarcations de plus petites dimensions peuvent accentuer l'érosion des berges, par le batillage qu'elles produisent, lorsqu'elles se rapprochent trop de la rive.
06/Un voilier et un bateau à moteur dans l'archipel du lac Saint-Pierre, 16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
Les vagues produites par la navigation de plaisance ont un effet plus perceptible sur les berges dans les chenaux plus étroits. Une affluence de petites embarcations circulant à une vitesse trop élevée dans un petit chenal peut provoquer une érosion importante des berges.
07/Une île de l'archipel du lac Saint-Pierre, 16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
De manière naturelle, les mouvements de l'eau et des glaces érodent les berges. Cette érosion fragilise les arbres qui se trouvent sur la rive en mettant à découvert leurs racines.
08/Vue rapprochée de l'Île Cardin dans l'archipel du lac Saint-Pierre, 16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
Une circulation de bateaux près de ces berges déjà affectées contribue à accélérer l'érosion et à faire tomber les arbres. Un trou se forme alors dans le sol où l'eau commence à s'infiltrer, contribuant ainsi à accentuer le phénomène d'érosion.
09/Le pétrolier Justice Victoria dans le chenal de navigation traversant l'archipel du lac Saint-Pierre, 16 juillet 2018
Source : Simon Ménard
L’accroissement du trafic maritime et la présence de navires plus imposants augmentent les risques de collisions lorsque les bateaux se rencontrent dans le chenal de navigation étroit et peu profond. Les navires plus grands sont difficiles à manœuvrer, ce qui les rend plus susceptibles d’être impliqués dans un accident. Lors d'échouements ou de collisions, les navires impliqués peuvent perdre du carburant ou leur cargaison. Un déversement de pétrole dans le Saint-Laurent serait excessivement dommageable, car il serait très difficile de le récupérer. Ce serait dramatique car les rives du Saint-Laurent sont habitées et plusieurs municipalités s'approvisionnent en eau potable dans le fleuve. Fort heureusement, de tels incidents arrivent rarement, car les navires sont guidés par des pilotes très compétents.
10/Le navire de croisière AIDAvita au Port de Montréal, 4 août 2018
Source : Simon Ménard
Par contre, même s'il n'y a pas d'accident, des substances polluantes s'échappent des bateaux lors des opérations normales de fonctionnement : diesel, mazout, huile lourde et huile lubrifiante. L'effet néfaste de ces pertes est particulièrement ressenti dans les ports.
L'eau du Saint-Laurent peut aussi être polluée par les rejets d'eaux usées provenant des navires et des embarcations de plaisance. C'est pour cela que le Canada a adopté des règlements pour prévenir une telle pollution. Les bateaux doivent être munis d'une citerne de retenue ou d'un dispositif d'épuration.
11/Chargement de grains dans les cales d'un vraquier au quai de Richardson International Ltée, Sorel-Tracy
Source : Simon Ménard
Lors des opérations de chargement et de déchargement, il reste des résidus de cargaison. Le nettoyage des cales est donc nécessaire avant de changer de type de cargaison. Les eaux de lavage sont rejetées dans le fleuve. Bien que contenant seulement un très faible pourcentage de résidus, il est à craindre que sur une longue période l'accumulation de ces dépôts devienne dommageable pour l'environnement.
12/Le dragueur Océan Basque 2, une barge et deux remorqueurs sur le fleuve Saint-Laurent près du Port de Trois-Rivières, 20 août 2018
Source : Anne-Marie Dulude
Les opérations de dragage doivent être effectuées en respectant des règles environnementales strictes. En effet, à chaque fois qu'on creuse, des sédiments chargés de contaminants sont remis en circulation dans la colonne d'eau. Il est donc nécessaire de contrôler le plus possible ces opérations afin de préserver la qualité du milieu aquatique.