Cette plante aquatique envahissante est originaire de l’Europe, de l’Asie et du Nord de l’Afrique. Elle pousse sous l'eau et produit des épis de fleurs qui émergent au-dessus de la surface. Lorsque cette espèce s'installe dans un cours d'eau, elle forme des herbiers denses à des profondeurs variant de un à dix mètres. La présence du myriophylle a été détectée au Québec depuis au moins 1927. Au début, elle a été transportée dans les eaux de ballast des navires, puis par les aquariophiles. Les eaux de ballast servent à maintenir la stabilité des navires. Lorsque le navire n'est pas complètement chargé, on compense en ajoutant de l'eau dans les réservoirs de ballast. La navigation de plaisance peut aussi propager cette plante si les bateaux ne sont pas nettoyés correctement. Le myriophylle à épi a une croissance rapide et hâtive, ce qui constitue un avantage par rapport aux plantes indigènes.
02/Des moules zébrées parmi d'autres moules ainsi qu'une vue rapprochée d'une moule zébrée et d'une moule quagga
Source : Yves de Lafontaine
Les moules zébrées et quagga sont originaires de la région de la Mer Caspienne et de la Mer Noire. Elles ont été transportées dans les eaux de ballast. La première observation de ces moules a été faite au lac Érié en 1989. À l'époque, on ne faisait pas la différence entre ces deux espèces. La distinction n'a été soulignée qu'à partir de 1991. Depuis ce temps, ces moules ont colonisé de manière agressive pratiquement tous les milieux en se fixant sur les quais, les bateaux, les brise-lames et les plages. Leurs colonies bouchent les ouvrages de prise d'eau des centrales électriques et des usines de traitement de l'eau. Elles sont résistantes aux toxines produites par les cyanobactéries contrairement aux moules indigènes. Les moules zébrées se fixent même en grappes sur les coquilles des moules indigènes, les empêchant ainsi de se déplacer ou de se nourrir.
03/Des coquilles de petites corbeilles d'Asie
Source : Amy Benson
La petite corbeille d'Asie est un petit bivalve dont la taille peut atteindre de 3 à 5 cm. Sa présence a été détectée pour la première fois en Amérique du Nord en 1924 par la découverte de coquilles à Nanaimo, sur l’île de Vancouver en Colombie-Britannique. En 1981, des spécimens vivants ont été vus au lac Érié. C'est en 2009 que cette espèce a été observée au Québec. Une population s'était établie dans les rejets d'eau chaude en aval de la centrale nucléaire Gentilly-2. C'est la mention la plus nordique de cette espèce dans l’est de l’Amérique du Nord.
04/Deux spécimens de cladocère épineux
Source : Lynne M. Witty
Le cladocère épineux, surnommé la puce épineuse, est un crustacé planctonique de moins de 15 millimètres de long. Cet organisme zooplanctonique, originaire des eaux douces d'Europe du Nord et d'Asie, a été introduit dans la région des Grands Lacs au cours des années 1980. Les cladocères épineux ont probablement été transportés dans les eaux de ballast des transporteurs eurasiens. En août 2015, cette espèce a été observée pour la première fois au Québec dans les eaux du Haut-Richelieu.
05/Un amas de cladocères épineux accrochés à un fil de pêche
Source : Minnesota Department of Natural Resources
Les cladocères épineux peuvent être introduits sur des plans d'eau en se collant aux embarcations de plaisance, aux canots, aux kayaks et aux engins de pêche. Leurs oeufs peuvent survivre à des conditions défavorables, même dans le tractus digestif d'un poisson ayant avalé des femelles. Ces oeufs peuvent aussi se retrouver dans l'eau des moteurs ou collés à du matériel utilisé pour la pêche.
06/Une petite crevette d'eau douce
Source : Colin Van Overdÿk
La petite crevette d'eau douce est un amphidode d'une longueur d'environ 1 cm. Cette espèce est originaire des mers d’Aral, d’Azov, Caspienne et Noire. Cette espèce a été transportée dans les eaux de ballast des navires commerciaux. Elle a été observée pour la première fois en 1994 dans la rivière Détroit qui relie le lac Sainte-Claire au lac Érié. En trois ans, cette espèce s'est dispersée dans tous les Grands Lacs. En 1996, elle a atteint l'amont du fleuve Saint-Laurent. La petite crevette d'eau douce est une espèce envahissante très agressive qui attaque les femelles d'un crustacé indigène qui lui ressemble. Dans certaines régions, elle remplace progressivement l'espèce indigène. La petite crevette d'eau douce perturbe les communautés benthiques car elle s'attaque à la faune de macroinvertébrés privant ainsi les jeunes poissons de nourriture. De plus, elle a la capacité de tolérer des eaux chargées de calcium.
07/Une femelle crevette rouge sang portant ses oeufs dans sa poche ventrale.
Source : Ontario Ministry of Natural Resources
La crevette rouge sang est un crustacé qui peut mesurer environ 8 mm. Cette espèce vit en eau douce mais peut tolérer l'eau salée. D'origine caspienne, cette espèce a été observée pour la première fois dans les lacs Ontario et Michigan en 2006. Elle a été transportée dans les eaux de ballast des navires transocéaniques. En 2008, des spécimens ont été vus dans le fleuve Saint-Laurent à Châteauguay. Étant donné que ces crevettes s'alimentent de zooplancton, elles peuvent représenter une menace pour la survie des poissons en diminuant la quantité de nourriture disponible.
08/Un crabe vert
Source : Caleb Slemmons
Le crabe vert est une espèce extrêmement envahissante qui peut grandement affecter l'équilibre de l'écosystème marin. Cette espèce est originaire d'Europe et du nord de l'Afrique. Les crabes ont probablement été transportés au stade larvaire dans les eaux de ballast des navires. Les larves de cette espèce sont particulièrement résistantes et cette étape de développement s'échelonne sur une longue période. L'adulte a aussi la capacité de survivre longtemps dans les eaux de ballast. Le crabe vert a été vu pour la première fois en eaux canadiennes au sud-ouest du Nouveau-Brunswick en 1951. Au début des années 1980, sa présence a été notée le long de la côte est de la Nouvelle-Écosse. Il a été observé dans le golfe du Saint-Laurent à partir de 1994. Les crabes verts sont très résistants. Ils réussissent à survivre longtemps en eau douce et même hors de l'eau. Cette espèce agressive et territoriale entre en interaction avec les espèces indigènes. Le crabe vert se nourrit de mollusques, de crustacés et même de petits poissons. Il représente une menace pour l'élevage d'huîtres et de moules.
09/Un crabe chinois à mitaines
Source : Yves de Lafontaine
Le crabe chinois à mitaines est le seul crabe d'eau douce en Amérique du Nord. Par contre, il se reproduit en eau salée. Il a été observé pour la première fois au Canada en 1965 et dans le fleuve Saint-Laurent en 2004. Il a probablement été transporté au stade larvaire dans les eaux de ballast des navires. Cette espèce tolère une grande variété de températures et de salinités. Elle a la capacité de survivre dans un environnement pollué. Le crabe chinois à mitaines se nourrit d'oeufs de saumon, de truite et d'esturgeon. Il représente donc une menace importante pour la survie de ces espèces. De plus, en s'enfouissant il accélère le processus d'érosion des berges et endommage ainsi l'habitat du poisson.
10/Un gobie à taches noires
Source : Eric Engbretson, Service de la Faune des États-Unis
Le gobie à taches noires est originaire des mers d’Azov, d’Aral, Caspienne et Noire ainsi que de l’Asie. Cette espèce exotique envahissante a été transportée dans les eaux de ballast des navires. En 1990, on l'a observée pour la première fois dans la rivière Sainte-Claire. Puis, ce poisson a envahi les Grands Lacs. Sa présence dans le fleuve Saint-Laurent a été notée à partir de 1997. En 2009, un spécimen a même été vu près de Rivière-Ouelle. Cette espèce peut donc tolérer l'eau légèrement salée. Ce poisson très agressif se nourrit d'oeufs de poissons et de juvéniles. Il mange aussi des larves d'insectes et des moules zébrées. Ces dernières contiennent des polluants qui se concentrent dans le corps des gobies après qu'ils les aient ingérées. Ils contribuent donc à réintroduire des polluants dans la chaîne alimentaire de cette manière.