Source : Collection du Site historique maritime de la Pointe-au-Père
Ce bateau-pilote fut nommé ainsi afin de rendre hommage à celui qu'on considère être le premier pilote du Saint-Laurent en Nouvelle-France. Sur un acte de vente, signé devant le notaire Claude LeCoustre et daté du 27 décembre 1647, Abraham Martin indique qu'il exerce le métier de pilote royal. Né en France en 1589, il est arrivé en Nouvelle-France vers 1620. En 1635, ce pêcheur hauturier avait reçu 12 arpents de terre à Québec auxquels s'ajoutèrent 20 autres arpents en 1645. On dit que le parc des Champs-de-Bataille est communément nommé Plaines d'Abraham en son honneur.
Ce bateau-pilote à moteur à coque de fer datant de 1928 assurait le transport des pilotes à partir de la station de Pointe-au-Père à Rimouski.
02/Document signé par le roi de France Louis XV ordonnant au Sieur Saint-Mars de se rendre à Saint-Malo pour s'y embarquer sur le vaisseau L'Aigle et aller aux Îles Malouines pour y servir sur la barque du Roy aux ordres du commandant de Bougainville.
Source : Manuscrit datant du 1er août 1764, photo de Maurice Parent, collection de Denis Saint-Martin
Dès les débuts de la colonie, on a senti la nécessité d'offrir des cours afin de développer des navigateurs mieux outillés pour faire face aux périls rencontrés en naviguant sur le Saint-Laurent. À partir de 1635, les Jésuites offraient au collège de Québec des cours sur les techniques de navigation et sur l'étude des cours d'eau. L'École royale de mathématiques et d'hydrographie est par la suite fondée à Québec en 1671. En 1717, les jésuites furent autorisés à accorder des brevets de pilote.
L'officier de marine et explorateur français Louis-Antoine de Bougainville avait souligné dès 1756 les défis que représentait la navigation sur le Saint-Laurent. Il mentionnait même que ces obstacles constituaient le meilleur rempart de Québec. Au moment de la bataille des Plaines d'Abraham, il était chargé de la défense de l'Anse-au-Foulon. Certains lui reprochèrent d'être en partie responsable de la défaite de la Nouvelle-France. Cependant, à cette époque il n'avait qu'un rôle d'exécutant et n'occupait pas un poste de haute responsabilité. Après cette défaite, il retourna en France. Le 15 juin 1763, on le nomma capitaine de vaisseau. Le 22 septembre, il partit de Saint-Malo pour se rendre aux îles Malouines.
03/Le pilote J. A. Bernier est à côté du transmetteur d'ordres d'un bateau.
Source : Collection du Site historique maritime de la Pointe-au-Père
Le capitaine Joseph Adélard Bernier était un pilote du Saint-Laurent. Il naviguait de Québec à Pointe-au-Père à l'époque où Pointe-au-Père était le relais des pilotes.
04/L'Institut maritime du Québec à Rimouski
Source : Amélie Tessier
C'est l'unique centre de formation de la main-d’oeuvre maritime au Québec. Il fut fondé le 24 mai 1944. Cinq formations collégiales techniques y sont offertes : Navigation, Technologie de l’architecture navale, Techniques de génie mécanique de marine, Techniques de la logistique du transport et Plongée professionnelle. On y donne également un programme d’études professionnelles en matelotage en partenariat avec la Commission scolaire des Navigateurs.
En 2005, la Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent s'est dotée d'un Centre de simulation et d'expertise maritime à Québec afin d'améliorer la formation de ses pilotes. Ce simulateur reproduit une timonerie et les conditions de navigation rencontrées sur le Saint-Laurent. Il permet de faire l'apprentissage de diverses manoeuvres et de se familiariser avec les instruments de navigation.
05/Le pilote Patrick Caron à bord du laquier Federal Cedar au quai de Richardson International, Sorel-Tracy, 7 décembre 2017
Source : Simon Ménard
Le pilote assiste le capitaine dans la conduite d'un navire dans une zone déterminée. Il est donc le spécialiste des conditions locales de navigation. C'est aussi lui qui guide les navires pour l'entrée et la sortie d'un port.
Ce pilote, qui fait partie de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central, est monté à bord de ce navire lorsqu'il était amarré au quai.
06/Le pilote Patrick Caron à bord du laquier Federal Cedar au quai de Richardson International, Sorel-Tracy, 7 décembre 2017
Source : Simon Ménard
Le pilote discute avec le capitaine du navire dans la timonerie.
07/Le pilote Patrick Caron à bord du laquier Federal Cedar au quai de Richardson International, Sorel-Tracy, 7 décembre 2017
Source : Simon Ménard
Le pilote parle avec un membre de l'équipage du navire. Devant, on voit à gauche le radar et à droite la carte électronique.
08/Entrevue filmée avec Alain Arseneault, pilote et président de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central
16 minutes 2 secondes
Transcription
(Musique. Le président de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central Alain Arseneault parle de la profession de pilote. On voit des images du fleuve Saint-Laurent près du pont Laviolette. Puis, Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Alors, je suis pilote maritime, pilote du Saint-Laurent. Je suis pilote depuis une quinzaine d’années ici à la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central. Ce qu’un pilote maritime fait en réalité (Photo montrant un remorqueur tout près d’un pétrolier non loin du Port de Trois-Rivières.) c’est qu’il assure la conduite des navires qui lui sont confiés 24 heures sur 24, 365 jours par année, sur appel selon un horaire de travail. Et la responsabilité… Nous sommes tous d’abord… Les pilotes sont des capitaines de formation qui sont généralement gradués d’instituts maritimes reconnus comme à Rimouski, au Québec. Et, lorsqu’on monte à bord d’un navire, on prend la conduite du navire. Ça, c’est prévu par une loi qui est la Loi sur le pilotage. (Vue en plongée sur le fleuve Saint-Laurent devant Sorel-Tracy) C’est obligatoire pour tous les navires qui transitent en amont, ici sur le Saint-Laurent, en amont des Escoumins, de prendre des pilotes pour assurer la conduite de leur navire. C’est la loi qui le prévoit comme ça. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Alors, c’est notre rôle en tant que pilote de monter à bord de ces navires-là et de relever le commandant et l’équipe sur la passerelle pour assurer la conduite. Alors, on est vraiment responsable de la sécurité de la navigation lorsqu’on est à bord des navires dans les circonscriptions de pilotage obligatoire. C’est ce qu’on fait à tous les jours. Alors, moi je le fais depuis quinze ans. C’est un métier qui est fascinant. C’est un métier où la routine n’existe pas, où on travaille dans des conditions qui sont différentes à chaque jour. (Vue sur le fleuve Saint-Laurent où on voit une bouée rouge dans le chenal de navigation.) La météo est différente. (On voit un pétrolier et trois remorqueurs sur le fleuve gelé.) Le fleuve est changeant, les marées, les glaces, la présence l’été entre autres de plaisanciers, de pêcheurs, de gens qui profitent du fleuve. (Images prises devant Trois-Rivières montrant l’eau en mouvement sur le fleuve en partie gelé.) L’hiver, comme je le disais, il y a la glace. Il y a le vent, la non présence de bouées lumineuses en hiver aussi qui rend le travail beaucoup plus difficile. Alors, c’est notre quotidien. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) On ne sait jamais vraiment d’avance sur quel navire on va travailler, à quelle heure on va travailler. On travaille sur appel à quatre heures d’avis lorsqu’on est en tour. Nous on appelle ça être en tour. On appelle ça le tour de rôle des pilotes. (Vue en plongée sur le fleuve Saint-Laurent où circulent un cargo et un traversier en face de l’île Saint-Ignace de Loyola.)
Le pilotage au Canada est organisé depuis le rapport Bernier, depuis 1972, la nouvelle loi sur le pilotage. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Le Canada a été divisé en quatre régions administratives pour la gestion du pilotage. Alors, il y a quatre sociétés de la Couronne sous l’égide de Transports Canada qui gèrent le pilotage. Il y a l’administration du pilotage du Pacifique qui va gérer les eaux de pilotage de la côte ouest. (Des remorqueurs et des grues près d’un navire commercial) Il y a l’administration de pilotage des Grands Lacs qui gère toutes les eaux (Photo aérienne montrant les îles sur le fleuve Saint-Laurent.) en amont de Montréal incluant les cinq Grands Lacs sauf le lac américain, le lac Michigan, qui est complètement en eaux américaines. (Photo prise à partir de la timonerie montrant l’avant d’un porte-conteneurs se déplaçant sur le fleuve.) Ensuite, il y a l’administration de pilotage des Laurentides, celle d’ici… Saint-Laurent… Laurentides, à laquelle on appartient. Et, il y a aussi l’administration de pilotage de l’Atlantique qui va gérer tout le système de pilotage organisé obligatoire dans l’Atlantique, dans les provinces de l’Atlantique. (Photo montrant un phare et une cabane sur le bord de la mer. On voit un goéland en vol.) Donc, la loi depuis 1972 permet aux pilotes le choix entre deux statuts. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) C’est-à-dire soit d’être organisés en corporation comme nous le faisons ici sur le Saint-Laurent Central et comme nos collègues du Bas Saint-Laurent le font. Donc, les pilotes du Bas Saint-Laurent, ce sont ceux qui assurent la conduite d’un navire entre les Escoumins et la ville de Québec, incluant la rivière Saguenay. À partir de Québec, nous prenons la relève. (Photo montrant une partie de l’intérieur de la timonerie et l’avant d’un porte-conteneurs qui navigue en direction du vieux pont de Québec.) Nous sommes les pilotes de la Corporation du Saint-Laurent Central et nous assurons la conduite des navires entre Québec et Montréal incluant les eaux du Port de Montréal. Nous dans notre secteur on a divisé… (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Le secteur a été divisé il y a plusieurs années, durant les années 50 je crois, étant donné la longueur de la circonscription. On parle d’environ 130-135 milles nautiques entre Québec et Montréal, ce qui fait qu’on a séparé la circonscription 1.0 en deux secteurs (Images montrant l’eau du fleuve coulant sous le pont Laviolette) : le secteur Québec-Trois-Rivières et le secteur Trois-Rivières-Montréal qui ont environ chacun 65-70 milles marins chacun. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et le Port de Montréal, qui est une circonscription en soi, qui est la circonscription 1.1. Les pilotes du Port de Montréal ont rejoint notre corporation il y a environ huit ans de ça. (Vue sur le bateau servant au transport des pilotes.) L’autre statut qu’il est possible pour un pilote d’avoir c’est le statut de pilote employé, c’est-à-dire travailler pour l’administration de pilotage. (Musique)
(Musique) Lorsqu’on recule aussi loin que les gens qui ont découvert l’Amérique, quand on pense à Jacques Cartier ou à Christophe Colomb. Ils avaient à bord de leurs navires des pilotes, c’est-à-dire qu’à ce moment-là les pilotes, c’était plus des cartographes. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Lorsque le navire approchait de la côte, on mouillait le gros navire. On allait à l’ancre ou on dérivait au large. Et, on descendait des petites embarcations. Et là, le pilote partait à la rame avec un petit équipage et puis cartographiait, sondait les fonds pour savoir à quel endroit il y avait de l’eau. (Carte ancienne du Canada colorée et comportant plusieurs illustrations de personnages et d’animaux et montrant le fleuve Saint-Laurent.) Il cartographiait un chenal de navigation sécuritaire pour le navire amiral, pour le grand navire. Alors, c’était le rôle du pilote au début de la colonie, bien entendu, et ces pilotes-là lorsqu’ils sont arrivés en Amérique se sont installés ici avec les premiers colons (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) et se sont mis à offrir leurs services pour accueillir les navires marchands qui venaient ici en Amérique apporter tous les biens qui ont amené la construction du pays. Alors, à ce moment-là bien entendu ce n’était pas organisé en groupes. Ce n’était pas légiféré. Alors, c’était à qui allait le plus loin pour offrir ses services qui lui permettaient d’avoir un gagne-pain. Alors, les pilotes à ce moment-là partaient avec des embarcations à voiles ou à rames en aval de Pointe-au-Père (Trois photos anciennes en noir et blanc montrant le poste des pilotes du Saint-Laurent à Pointe-au-Père) et ils allaient le plus loin possible dans l’estuaire du Saint-Laurent pour offrir leurs services aux plus offrants. Alors, c’était extrêmement risqué (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) étant donné les conditions météo qui peuvent exister dans le golfe du Saint-Laurent. Et c’est pour ça, qu’au fil des années, plusieurs pilotes qui faisaient le même métier, souvent il y avait des pilotes qui perdaient la vie en essayant de rejoindre un bateau, soit que le bateau chavirait ou qu’ils étaient pris dans une tempête ou des choses comme ça. Et, on se retrouvait avec une famille qui était sans revenu. C’était extrêmement difficile pour la veuve et la famille. (Photo en noir et blanc montrant en médaillons les portraits des pilotes pratiquants en 1899.) Alors, les premiers regroupements de pilotes à la base se sont regroupés pour cette raison-là pour offrir un revenu aux familles des pilotes décédés. C’était vraiment ça le but à l’origine. C’était de se regrouper ensemble pour faire monter une somme d’argent qui permettrait une certaine assurance pour les familles des survivants des pilotes qui pourraient décéder dans le cadre de leurs fonctions. Ça c’était à l’origine. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Ensuite de ça, lorsque les pilotes se sont regroupés, ils ont vu l’avantage à peut-être se doter d’un tour de rôle pour éviter justement (Vieille photo en noir et blanc d’un bateau à vapeur naviguant sur le fleuve.) cette course-là à celui qui va aller le plus loin chercher le bateau, mettre leur vie en danger pour aller chercher des revenus. (Musique)
(Musique) Contractuellement, les pilotes du Saint-Laurent Central vont offrir 207 jours de disponibilité par année dans un calendrier de 365 jours. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et les périodes de travail habituellement sont environ divisées, je vous dirais que ce n’est pas tout à fait régulier parce qu’on doit répondre à des périodes de pointe où il y a plus de trafic… Il y a plus de pilotes en tour à certaines périodes. (Images filmées au-dessus du fleuve Saint-Laurent dans la région de l’archipel du lac Saint-Pierre.) Mais, grosso modo, un pilote va travailler 17-18 jours en ligne et suite à ça il va avoir 12-13-14 jours, pas de vacances, mais de ce qu’on appelle de repos périodique. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Autrement dit, le pilote va cumuler des fins de semaine. Quelqu’un qui travaillerait cinq jours par semaine, il a deux jours de vacances aux cinq jours. Mais nous comme on travaille 17-18-19 jours en ligne, ensuite de ça on a une période de 10-12-13 jours de repos par la suite. Lorsqu’on est en tour sur le tour de rôle, durant notre période de travail, là on se trouve à être sur appel 24 h/24 à quatre heures d’avis. (Photo montrant le fleuve Saint-Laurent près du pont de Trois-Rivières.)
Le pilote, on lui assigne un navire. Il va être assigné sur le navire X qui part de tel quai qui va être à destination de telle station de pilotage. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Il va commencer. Il va se lever. Il va regarder la météo. Il va regarder, avec les outils qu’on a aujourd’hui, la densité du trafic, quels navires il va rencontrer, quelles difficultés il pourrait avoir. Il va déjà être dans l’anticipation de son affectation de pilotage quatre heures avant. (Bateau-pilote qui transporte le pilote vers le cargo.) Et là, lorsqu’il fait son embarquement, il s’assure d’avoir tous les outils à sa disposition pour faire son travail. (Bateau-pilote qui arrive près du cargo rouge à tribord.) Aujourd’hui, bien entendu, le travail a évolué au fil des années. Le travail de pilote est quand même hautement technologique malgré (Le pilote monte à bord du cargo en empruntant un escalier qui a été descendu en direction du bateau-pilote.) que la base de la connaissance d’un pilote est très traditionnelle en terme de marques visuelles pour le pilotage (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) parce que le pilotage, encore aujourd’hui en 2018, ce n’est pas unique ici. (Un pilote discute avec un officier de navigation dans la timonerie d’un cargo. On voit deux écrans en avant-plan.) C’est partout à travers le monde, c’est pareil. Avant tout, c’est un travail qui est visuel. C’est un travail de repérer visuellement où on est et on a des repères visuels pour chaque changement de course, pour les changements de direction, pour interpréter la force du courant, la direction du courant. (Photo montrant une bouée verte du chenal de navigation à l’extrémité ouest du lac Saint-Pierre au moment du lever du soleil.) Ça se fait énormément au visuel. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et, c’est pour ça que quand on dit que le pilote maritime, le pilote du Saint-Laurent, connaît la carte marine comme le fond de sa poche, ce n’est pas imagé, c’est vrai. (Présentation d’une carte marine en trois sections du fleuve Saint-Laurent entre Montréal et Québec) L’examen final d’un pilote du Saint-Laurent c’est de dessiner à l’échelle de mémoire l’entièreté de sa circonscription de pilotage, 70 milles nautiques. On parle de quasiment 150 000 km de côtes que le pilote doit savoir par cœur. (Musique. Photo montrant l’extrémité ouest du lac Saint-Pierre au moment du début du lever de soleil.)
(Musique. Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Le fait d’appartenir à un groupe qui existe depuis bientôt plus de 100, bientôt 150 ans. (On voit une surimpression du logo de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central sur une photo montrant un porte-conteneurs se déplaçant sur le fleuve.) Il y a de façon inhérente une fierté, qui est rattachée à ça, de participer à quelque chose qui est plus grand que soi qui est une corporation historique, (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) qui a joué un rôle historique dans le développement économique du Québec en soi. Donc, il y a une fierté d’être membre de la Corporation. Tous nos pilotes sont actionnaires à part égale de la Corporation. Ça c’est particulier et pratiquement unique quand on parle de regroupements de professionnels. Donc, nos 110 pilotes sont actionnaires à parts égales dans une compagnie (Vue extérieure de la station de pilotage à Trois-Rivières) qu’ils gèrent et qu’ils opèrent de façon continue depuis 150 ans. Ça c’est exceptionnel! (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) C’est rarement vu dans n’importe quel pan de l’industrie d’avoir autant d’actionnaires à parts égales qui réussissent à pousser dans le même sens pour faire avancer un projet. Alors ça, en soi, moi je trouve que c’est fascinant de faire partie d’un groupe qui réussit à faire ça et qui se gère de façon démocratique. (Photo montrant Alain Arseneault qui parle au micro devant une assemblée.) Moi, mon rôle comme président il est électif. Alors, j’ai été élu par mes pairs. Et ça sera un de mes collègues qui va prendre la relève à la fin de mon mandat. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et tous nos administrateurs sont des pilotes qui sont élus démocratiquement en assemblée générale annuellement. (Photo illustrant le logo de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent Central et montrant un bateau-pilote qui se rend vers un navire commercial.) Alors, c’est extrêmement démocratique. Ça permet aussi comme pilote de voir, de participer à la vie corporative du Saint-Laurent (Photo montrant la poupe de trois navires commerciaux qui se déplacent dans le chenal de navigation.) en tant que membre d’un système, en fait, d’une chaîne logistique. Ça c’est intéressant aussi. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Donc, le pilote sait qu’un jour s’il le veut il va peut-être pouvoir participer à ça, à faire croître sa compagnie. (Photo montrant la poupe de trois navires commerciaux qui se déplacent dans le chenal de navigation. L’un d’entre eux, le rouge, est vu de près.) Alors ça c’est super intéressant je pense comme professionnel d’avoir cette opportunité-là. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) L’autre chose je pense que la vie en corporation peut amener, pas autant au pilote mais ce qu’elle amène à l’industrie. (Vue panoramique montrant deux bateaux-pilotes amarrés au quai de la station de pilotage puis au loin le pont de Trois-Rivières.) Elle amène à l’industrie un certain sentiment de confiance qu’on ne disparaîtra pas demain matin, qu’on va être là pour eux. (Musique)
(Musique) Pour devenir pilote du Saint-Laurent, il faut tout d’abord aimer le fleuve. Ça c’est certain. Il faut aimer être entouré de la nature. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Il faut aimer travailler en nature. Il faut aimer travailler avec les gens parce qu’un pilote du Saint-Laurent est en interaction continuelle avec des cultures différentes. Chaque navire qui se présente sur le Saint-Laurent vient d’une destination différente avec des membres d’équipage qui viennent de pays différents. (Vue de l’arrière d’un porte-conteneurs naviguant sur le fleuve Saint-Laurent.) Alors, il faut être ouvert aux autres, à la culture. Il faut vouloir partager avec ces gens-là. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Mais pour en arriver là tout d’abord, il faut devenir officier de marine marchande. Ça c’est l’entrée. Pour devenir officier de marine marchande, il faut aller à l’Institut maritime de Rimouski au Québec. (Photo de l’Institut maritime du Québec à Rimouski) Il y en a d’autres au Canada. Au Québec, c’est l’Institut maritime à Rimouski. Et ça, en réalité, c’est un diplôme d’études collégiales. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Ce ne sont pas des études qui prennent des années comme des études universitaires. C’est un diplôme d’études collégiales qui est en mode coopératif, c’est-à-dire qu’il y a des stages qui sont faits pendant les études. (Un jeune homme, dans la timonerie d’un navire commercial, regarde les instruments de navigation en compagnie de deux membres d’équipage.) C’est un programme qui est super intéressant qui est pratico-pratique. C’est un programme qui dure quatre ans.
Là, une fois que la formation de base à l’Institut maritime est terminée, qu’on a déjà navigué un an comme cadet. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) On appelle ça cadet officier. Là, on devient officier de marine marchande. Alors là, Transports Canada gère tout le système de certification pour les officiers de marine marchande au Canada. (Un pilote dans la timonerie écrit sur le clavier d’un ordinateur.) Et ils font, un peu comme les pilotes d’avion, du temps de mer. Les pilotes d’avion c’est des heures de vol. Nous, on appelle ça du temps de mer, des jours de mer. Alors, on va naviguer pour des compagnies. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et à mesure qu’on accumule du temps de mer, on se donne l’opportunité d’écrire des examens à Transports Canada et d’obtenir de nouveaux brevets. Jusqu’au brevet ultime qui est le brevet de capitaine au long cours qui permet d’être capitaine à bord de n’importe quel navire à travers le monde. (Photo d’une jeune femme officier de marine) Ça c’est le but ultime d’un officier de marine marchande. Je vous dirais que pendant ce temps-là on travaille. C’est notre métier. On est officier de marine marchande. Alors, c’est un métier qui est fascinant qui nous permet d’être payés pour voyager. (Photo d’Alain Arseneault dans la timonerie d’un navire commercial pendant qu’il pilote.)
Moi, j’ai adoré mon travail d’officier de marine marchande. J’ai eu la chance d’accéder aux plus hauts échelons et puis d’être commandant sur des pétroliers. (Photo montrant un pétrolier rouge et blanc qui navigue sur le fleuve Saint-Laurent.) J’ai adoré mon expérience aussi à ce moment-là. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et, lorsqu’on a atteint ces niveaux-là, qu’on est soit capitaine ou premier officier, là on a les prérequis minimums pour appliquer au pilotage sur le Saint-Laurent. (Photo d’un navire commercial, survolé de centaines d’oiseaux, qui navigue sur le Saint-Laurent.) Ensuite de ça, nous on va prendre sous notre aile votre formation pour les deux prochaines années. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) La formation d’apprenti pilote c’est une formation qui est extrêmement, je l’ai dit tout à l’heure, extrêmement pratique. Donc, il y a une partie théorique mais il y a beaucoup beaucoup de pratique. Il faut faire plus de 300 voyages en compagnie d’un pilote breveté (Un pilote est dans la timonerie en compagnie de trois membres de l’équipage d’un navire commercial.) pendant les deux années pour acquérir les connaissances fines (Photo d’un cargo se déplaçant sur le fleuve Saint-Laurent avec le soleil à l’horizon miroitant sur l’eau.) qu’il nous faut pour faire le travail de pilote. On fait les examens et là on devient un pilote breveté. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Et là bien ça prend un autre, je vous dirais, un autre huit ans graduellement en pilotant des navires de plus en plus gros pour atteindre les sommets de la profession de pilote qui est un pilote de classe A (Photo du navire de croisières Rotterdam amarré au quai du Port de Québec.) qu’on appelle qui a un brevet illimité. C’est-à-dire un pilote qui peut assurer la conduite des plus gros navires qui se présentent ici sur le Saint-Laurent… Les grands navires de croisière, les gros pétroliers (Photo du pétrolier Justice Victoria circulant dans le chenal de navigation près de l’Île des Barques.), les gros porte-conteneurs (Photo de deux porte-conteneurs naviguant sur le fleuve Saint-Laurent.), tout ça. Ça, ce sont des pilotes de classe A qui ont la conduite de ces gros navires-là. (Musique)
(Musique) Je suis entré à l’Institut maritime en 1990. J’ai gradué en 1994, ce qui est un cheminement normal. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) J’ai eu mon brevet de capitaine au long cours en 1999. Je suis devenu apprenti pilote en 2003. Et j’ai eu mon premier brevet de pilote classe C, le premier brevet en 2005. (Photo d’un pétrolier qui se dirige vers le pont de Québec.) Alors c’est 11 ans après ma graduation j’étais rendu pilote. C’est un cheminement quand même qui est normal dans les circonstances. Aujourd’hui, étant donné la pénurie des pilotes sur le Saint-Laurent, (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) une jeune ou un jeune qui est vraiment motivé qui adore son métier peut gravir les échelons plus rapidement parce que les postes sont disponibles. (Photo montrant deux membres d’équipage dans la timonerie d’un navire qui arrive au port. On voit plusieurs écrans.) Alors, ce n’est pas rare aujourd’hui de voir des apprentis pilotes débuter leur apprentissage à l’âge de 25, 26 ans. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) Alors qu’à une époque pas si lointaine qui était la mienne, il y a une quinzaine d’années, c’était rare de voir un pilote accéder au pilotage avant l’âge de 30 ans. Aujourd’hui, ça change. Les gens sont plus jeunes. Ils gravissent les échelons plus rapidement. (Musique. Photo d’un cargo, prise à partir de la timonerie, qui navigue sur le fleuve Saint-Laurent au-dessus duquel un ciel nuageux est traversé par un arc-en-ciel.)
C’est un emploi où la technologie est au centre de ce qu’on fait aujourd’hui. On intègre énormément de nouvelles technologies. (Photo prise dans la timonerie où on voit le pilote qui discute avec les membres de l’équipage d’un cargo qui proviennent de différents pays.) Mais aussi, c’est un emploi qui fait que tu es en contact continuel avec des personnes qui viennent de partout dans le monde. Et on sait comment les jeunes aujourd’hui sont ouverts sur le monde. Ils veulent voyager. Ils veulent. Ils veulent. Ils sont ouverts aux autres cultures etc. Et je pense que cet emploi-là, c’est un emploi idéal pour ça. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) À chaque journée, tu travailles dans un pays différent entre guillemets. Le bateau vient d’un endroit différent. L’officier d’une journée va parler le grec, le lendemain ça va être un Philippin. L’autre, ça va être un Russe. Tu ne le sais jamais. À quatre heures d’avis, tu vas travailler dans un pays différent. (Photo d’un cargo qui navigue vers l’est non loin du pont Pierre-Laporte illuminé à Québec en soirée.) Moi, c’est comme ça que je le vois. Si je reviens quand moi j’étais plus jeune, j’ai décidé d’aller naviguer pour… Je ne savais pas nécessairement que j’allais devenir pilote à ce moment-là… Moi, ce que je voulais c’était d’aller naviguer. (Alain Arseneault apparaît debout dans son bureau devant une fenêtre à travers laquelle on aperçoit le Port de Trois-Rivières et une partie de la ville.) J’aimais beaucoup le fleuve. J’aimais beaucoup passer du temps sur l’eau. Je regarde ça aujourd’hui. Je me dis WOW ! Je veux dire. Je ne pouvais pas demander mieux. J’ai toujours voulu voyager. J’ai toujours adoré voyager. J’adore m’imprégner d’autres cultures. Et puis, j’adore la technologie. Alors, pour moi c’est l’emploi idéal. Mais, je crois que ça serait l’emploi idéal pour plusieurs jeunes Québécois et Canadiens en général. C’est vraiment… C’est un emploi d’avenir. Malgré que ce soit un métier traditionnel, ça demeure un emploi d’avenir. (Images filmées au-dessus du fleuve Saint-Laurent près de l’archipel du lac Saint-Pierre. Musique)