01/Une partie de la carte marine qui montre le chenal du Sud.
Source : Carte de W. F. Maxwell, «River St. Lawrence below Quebec to Orignaux Point to Goose Island», 1890, collection de Jean Cloutier
Sous le Régime français, les navigateurs connaissaient très bien le chenal du Nord, du Cap aux Oies à l'Île d'Orléans. Au début du XVIIIe siècle, il y avait peu d'affluence sur le Saint-Laurent. Entre 1710 et 1725, on ne comptait que trois navires d'outre-mer ayant accosté au Port de Québec. Puis, le nombre de navires s'est grandement accru. De 1755 à 1760, le Port de Québec accueillit 207 bâtiments venant de France. On ressentit alors la nécessité d'organiser des stations de pilotage dans l'estuaire du Saint-Laurent. Deux lieux d'attente pour l'embarquement de pilotes furent choisis : l'Île du Bic en 1730 et l'Île Verte en 1731. Ces pilotes offraient de monter à bord des vaisseaux du roi et d'aider les navigateurs à les guider sur ce cours d'eau qu'ils connaissaient si bien. Des navires marchands empruntaient le chenal du Nord et utilisaient les services de marins canadiens, qui étaient aussi des cultivateurs de l'Île aux Coudres, pour les guider.
02/La proue de la réplique du voilier trois-mâts HMS Bounty, non loin de l`Île Blanche sur le Saint-Laurent, 2011
Source : Jean Cloutier
Après 1760, sous le Régime britannique, la navigation fut davantage réglementée. Le balisage du chenal maritime fut amélioré. De plus, on exigea que les pilotes détiennent un brevet. En 1768, le gouverneur Guy Carleton insista pour que les pilotes canadiens-français apprennent à connaître le chenal du Sud, de la Pointe aux Orignaux à l'Île d'Orléans.
Cette réplique du HMS Bounty, une frégate de la Marine royale britannique datant de 1784, a navigué sur le Saint-Laurent en 2011. Le pilote Jean Cloutier avait guidé ce voilier entre les Escoumins et Québec. Cette réplique avait été construite en 1960 pour le film «Les révoltés du Bounty». Le film fut tourné en 1962 et mit en vedette le célèbre comédien Marlon Brando. La réplique du HMS Bounty connut une fin tragique le 29 octobre 2012. Ce trois-mâts sombra au large du cap Hatteras, victime de l'ouragan Sandy. Le capitaine et une équipière moururent lors de ce naufrage.
03/Un voilier dans le chenal du sud, début 1900
Source : Collection de Jean Cloutier
Le chenal du Sud était la principale voie empruntée par les navires au cours du XIXe siècle. Les phares du Pilier-de-Pierre, de l'Île Verte et de l'Île Bicquette indiquaient aux marins l'emplacement de ce chenal. Le chenal du Nord, du cap aux Oies à l'Île d'Orléans, était peu connu à cette époque. De plus, la Maison de la Trinité de Québec n'installa des bouées dans le chenal du Nord qu'après 1851.
04/Un voilier dans le chenal du Sud, début 1900
Source : Collection de Jean Cloutier
05/Une petite goélette du côté du chenal du Sud sur le Saint-Laurent, début 1900
Source : Collection de Jean Cloutier
06/Une petite goélette du côté du chenal du Sud sur le Saint-Laurent, début 1900
Source : Collection de Jean Cloutier
07/Une petite goélette du côté du chenal du Sud sur le Saint-Laurent, début 1900
Source : Collection de Jean Cloutier
08/Le bateau-pilote Eureka et la station du phare vus à partir du quai de Pointe-au-Père en 1909
Source : Collection d'Émile Ouellet, Fonds Ritha Chevron, Site historique maritime de la Pointe-au-Père
Vers le milieu du XVIIIe siècle, des pilotes attendaient les vaisseaux du Roi à partir de l'Île du Bic et de l'Île Verte. Au début du XIXe siècle, la Maison de la Trinité de Québec choisit le lieu de rendez-vous des pilotes à la Pointe-au-Père car les pilotes étaient portés à se rendre plus à l'est pour aller aux devants des navires.
09/Les bateaux-pilotes de Pointe-au-Père vers 1930
Source : Collection du Site historique maritime de la Pointe-au-Père, Fonds Claveau
En 1859, on relie la station de Pointe-au-Père à Québec par une ligne télégraphique de la Compagnie des vapeurs océaniques de Montréal. Pointe-au-Père devient donc en 1861 la station d'embarquement des pilotes spéciaux qui montent à bord des navires à vapeur des compagnies de ligne transatlantique.
10/Carte postale du bateau-pilote Citadelle vers 1936
Source : Collection du Site historique maritime de la Pointe-au-Père
En 1905, le ministère de la Marine et des Pêcheries s'occupe du service de bateaux-pilotes à Pointe-au-Père, l'unique station d'embarquement des pilotes en aval de Québec. Les goélettes à voile qui assuraient le transport des pilotes sont remplacées par des bateaux-pilotes à coque en fer : le Champlain (1905), l'Eureka (1906), le Jalobert (1923), l'Abraham Martin (1928) et le Citadelle (1936).
11/Le brise-glace Lady Grey remorque le bateau-phare de l'Île Blanche en 1916.
Source : Collection de Jean Cloutier
12/Le bateau-phare de l'Île Blanche est remorqué par le bateau à vapeur Druid dans le chenal du Sud. À l'horizon, on perçoit le pilier-phare de la Traverse d'en bas.
Source : Collection de Jean Cloutier
13/Cette photo, prise à partir d'un autre navire au sud de l'Île Rouge, montre un navire descendant le Saint-Laurent vers Les Escoumins au moment du coucher du soleil.
Source : Jean Cloutier
À partir de 1934, les pilotes cessèrent peu à peu d'emprunter le chenal du Sud car du côté de la rive nord du Saint-Laurent les conditions climatiques étaient plus favorables à la navigation au printemps et à l'automne. De 1957 à 1960, on envisagea donc le transfert de la station de pilotage de Pointe-au-Père aux Escoumins. Ce choix fut motivé par l'augmentation de la fréquentation du chenal du Nord, l'avènement de la navigation océanique d'hiver et l'accroissement du trafic sur le Saint-Laurent après l'ouverture de la Voie maritime en 1959.
14/La station de pilotage aux Escoumins
Source : Jean Cloutier
Le 8 avril 1960, la station de pilotage fut transférée sur la rive nord du Saint-Laurent sur un site temporaire : le quai des Escoumins. On l'installa définitivement le 16 août 1960 à l'Anse aux Basques, située à un peu plus de 3 km au sud-ouest des Escoumins. Cette station est occupée par la Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent. Des bateaux-pilotes assurent le transport des pilotes de cette station jusqu'aux navires.
15/Un bateau-pilote retourne aux Escoumins après avoir reconduit un pilote sur le bateau de croisière Queen Mary 2.
Source : Jean Cloutier
16/Vue en contre-plongée d'un pilote qui quitte un porte-conteneurs pour embarquer dans un bateau-pilote.
Source : Jean Cloutier
17/Vue en plongée d'un pilote qui quitte un porte-conteneurs pour embarquer dans un bateau-pilote.
Source : Jean Cloutier
18/Un bateau-pilote ramène un pilote à la station de pilotage des Escoumins.
Source : Jean Cloutier
19/Un bateau-pilote s'éloigne du bateau de croisière Norwegian Spirit dans l'estuaire du Saint-Laurent.
Source : Jean Cloutier
20/Un navire remonte la rivière Saguenay en direction de Port-Alfred.
Source : Jean Cloutier
La Corporation des pilotes du Bas Saint-Laurent assume aussi le service de pilotage sur la rivière Saguenay en plus du service entre Les Escoumins et Québec.